Parole d’expert

Le  site internet dédié aux vacances adaptées est pour nous l’occasion de nous entretenir avec Sébastien Bort, responsable de l’activité à l'Ufcv. Il nous raconte la longue expérience de l’Ufcv en matière de séjours adaptés. Entretien.

Depuis quand l’Ufcv organise-t-elle des séjours adaptés ?
L’Ufcv a toujours été ouverte à l’accueil d’enfants différents ou fragiles. Les premiers séjours se sont formalisés au début des années 80 pour l'accueil d'adultes et d'enfants handicapés mentaux, pour véritablement se structurer à partir des années 90 sur le plan national.

Quel type de public accueillez-vous sur ces séjours ?
Initialement, nous avions choisi d’accueillir des enfants et des adultes en situation de handicap mental. C’est encore vrai aujourd’hui, même si de nouveaux publics en situation de handicap psychique ou social participent aussi à nos séjours.
Nous avons également la particularité de proposer des séjours pour des personnes de grande dépendance présentant un polyhandicap. Ici, favoriser et permettre l’accès aux vacances au plus grand nombre n’est pas un vain mot et prend tout son sens.  L’Ufcv met tout en œuvre pour permettre à chacun d’accéder à des moments de vacances.

Quelles sont les spécificités d’un séjour adapté Ufcv ?
Nous sommes convaincus que la construction d’une société respectueuse de chacun passe par des expériences de vie qui conjuguent épanouissement personnel et vie collective, je suis persuadé que les vacances adaptées favorisent à l'intégration et contribuent à la valorisation de l’image des personnes en situation de handicap dans des contextes ordinaires auprès du grand public.
Je défends le projet de l’Ufcv qui est de ne pas s’orienter sur une pratique intensive d’activités. Nous  privilégions  plutôt une approche qui consiste à créer les conditions favorisant le bien-être des personnes. Pour cela, on privilégie des séjours en groupes restreints (entre 7 et 15 personnes) sur des lieux au caractère « vacances » et répondant aux besoins des personnes accueillies. Chaque séjour est dédié à un niveau d’autonomie bien identifié.
Enfin, l’Ufcv propose une organisation de séjours régionalisée. La force de notre réseau national se traduit localement par une présence dans 16 régions, les 10 responsables régionaux favorisent l’émergence de véritables partenariats locaux avec les institutions spécialisées et associations de parents. Nous ne concevons pas nos séjours adaptés comme de simples prestations, mais comme le fruit de partenariats de proximité : des lieux de départs proches des lieux de résidence, des projets reflétant les besoins locaux…

Combien de vacanciers accueillez-vous chaque année sur vos séjours ?
Nous accueillons plus de 7 500 personnes sur nos séjours adaptés. Presque 6 500 partent en été, les autres en hiver, au printemps ou à Noël.

Qu’est-ce que le service intégration ?
Les vacances adaptées ne sont pas nécessairement une finalité incontournable pour les mineurs en situation de handicap. Nous privilégions autant que possible l’orientation des jeunes vers des séjours ordinaires. L’Ufcv est aussi organisateur de colonies de vacances. A chaque demande d’intégration, nous accompagnons la famille, mais aussi et surtout, l’organisateur pour assurer l’accueil et la prise en charge les mieux adaptés. Les intégrations réalisées concernent généralement des enfants de très bonne autonomie et se font sans ajout d’animateur complémentaire : le coût reste donc très abordable comparé à un séjour adapté classique.
L’intégration permet véritablement de travailler dès le plus jeune âge au brassage des différences et donc à l’acceptation de l’autre, à l’entraide. Les enfants sur séjour, comme les adultes concernés par le montage de ces projets, changent de regard vis-à-vis du handicap. Les conséquences sont systématiquement positives.